Tout d'abord, je tiens à partager avec vous mon indignation suite aux propos du Président de la République Emmanuel Macron, désirant "emmerder" les non-vaccinés et les considérant comme des sous-citoyens.
En effet, si l'on se réfère à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, "nul ne peut être contraint à faire ce que la loi n'ordonne pas". Dès lors, il est intolérable de stigmatiser des Français qui n'enfreignent aucune loi, la vaccination n'étant pas obligatoire.
En clivant la société, Emmanuel Macron passe du Président de la République, sensé rassembler, au candidat, qui divise pour mieux régner.
Avant de revenir sur les débats de ces derniers jours, quelques éléments préalables.
Je suis extrêmement favorable à la vaccination. J'ai ainsi contribué à la mise en place du centre de vaccination de Marck, et ai réussi à débloquer plusieurs milliers de doses de vaccins après avoir interpellé le gouvernement quand le Pas-de-Calais était largement sous-doté en doses en mars dernier.
Par ailleurs, il faut tout faire pour vacciner un maximum de personnes. Le vaccin est sûr et empêche le développement des formes graves, et donc la saturation de l'hôpital.
Je salue à ce titre tous ceux qui sont engagés pour lutter contre les conséquences de cette maladie depuis deux ans, en particulier les personnels de santé.
Cependant, en transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, le gouvernement est hypocrite : il fait porter sur les enfants la non-vaccination des personnes à risque. Il aurait été beaucoup plus clair d'imposer la vaccination. Dans tous les cas, il faut viser la vaccination des personnes très âgées qui, même isolées ou sans sortir de chez elles, peuvent être contaminées par les aidants.
C'est pour cela que j'ai déposé des amendements - rejetés par la majorité - visant à imposer la vaccination aux personnes très âgées et aux 11 millions de Français qui sont victimes d'affections de longue durée, avec en contrepartie l'abandon de la vaccination quasi-obligatoire pour les enfants.
Dès lors, j'ai voté contre l'article 1er, article transformant le pass sanitaire en pass vaccinal.
Cependant, certaines améliorations ont pu être obtenues par le débat parlementaire et grâce aux députés Les Républicains, en particulier le fait que le passe vaccinal n'est plus obligatoire pour les activités extra-scolaires des enfants de 12 à 16 ans.
Je suis en revanche favorable au durcissement des sanctions contre les détenteurs de faux pass, en particulier avec l'ajout parlementaire permettant de ne pas sanctionner ceux qui renonceraient volontairement à leurs faux pass.
Mettant tous ces arguments dans la balance, je me suis abstenu sur l'ensemble du texte, la majorité ayant avant ce vote plus de 150 voix d'avance (il était donc impossible de renverser la décision).
Le texte part maintenant au Sénat, et je compte sur les Sénateurs Les Républicains pour améliorer le texte et en particulier sur deux points : passer l'âge de 16 à 18 ans pour la pratique des activités extra-scolaires sans passe vaccinal et mieux cadrer la légalité des contrôles des passes par les personnes non-dépositaires de l'autorité.
Enfin, je vous informe que, conformément à la Constitution, avec mes collègues députés Les Républicains, nous saisissons le Conseil Constitutionnel afin qu'il examine la proportionnalité des atteintes aux libertés individuelles et collectives, et qu'il les censure si besoin.